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des œuvres qu’il a fait exécuter dans ces nouveaux locaux et qui sont, en partie du reste, les répétitions de celles données par lui au Château-d’Eau. Il ne se contenta pas de continuer à propager les œuvres de Richard Wagner ; mais il s’évertua à répandre les compositions des nouveaux venus dans la carrière. C’est ainsi que, s’il avait déjà révélé au public le talent très vigoureux d’Emmanuel Chabrier en exécutant sa première œuvre pour orchestre Espâna, il exposa une des pages les plus marquantes parmi celles dues à la plume de Vincent d’Indy, la Trilogie de Wallenstein d’après Schiller. Il met également en vedette les noms de Gabriel Fauré, ce très personnel musicien, G. Marty, G. Charpentier et de tant d’autres. Non content de faire connaître des virtuoses nouveaux comme le beau contralto de Mlle Landi, il engagea plusieurs artistes étrangers, la célèbre Materna, l’admirable interprète des œuvres wagnériennes, — Lilli Lehmann et Kalisch. Ce fut à l’issue d’une des séances du Cirque d’Été (16 mars 1890) que les admirateurs du talent de Mme Materna, pour lui exprimer leur satisfaction et le désir de l’applaudir encore et à Paris et à Bayreuth, lui firent présent d’un charmant flacon en jaspe, monté en argent et enrichi de pierres fines, dont l’écrin portait, gravée en lettres d’or, cette légende : « À Madame Materna. — Paris 1890. — L’Arabie n’a rien de meilleur. — Parsifal (premier acte) ». Charles Lamoureux, qui assistait à cette manifestation, disait à ceux qui l’entouraient : « Vous ne pouvez vous imaginer quelle charmante et admirable artiste est Madame Materna. Elle s’identifie si complètement au rôle qu’elle interprète, elle se passionne si vivement pour la musique de Wagner, que je l’ai vue souvent s’attendrir au point