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Enfin, Henri Bauer porta, au nom de la presse, le toast suivant :

« Messieurs,

« Je bois à Charles Lamoureux, patriote français, je bois à l’artiste croyant et vaillant qui, au prix d’un admirable effort, a voulu maintenir à Paris sa place de capitale de l’art et du monde intellectuel. N’est-ce pas le vrai patriotisme que de garder ce creuset où l’art de tous les peuples se refondait, se rajeunissait, se consacrait.

« N’est-ce pas du patriotisme que de nous restituer l’art des maîtres que nous aimons, de Gluck, de Bach, de Beethoven, de Berlioz et de Wagner, dont conservent le culte tous les compositeurs français assis à cette table ?

« L’avenir n’est pas loin qui décidera où fut le patriotisme, entre celui qui essaya d’étendre la mission artistique de la France à travers le monde et ceux qui essayaient de l’enrayer, d’étouffer sous des menées obscurantistes l’œuvre musicale. »

Un beau groupe en bronze, œuvre du sculpteur Godebski, représentant Elsa et Lohengrin, fut offert, dans la même soirée, à Lamoureux.

Comme Bergerat, Ernest Reyer avait bien prophétisé. Ce n’était pas une fête sans lendemain que la représentation de Lohengrin à l’Éden : car cette superbe création devait être montée plus tard à l’Opéra, sous la direction du même chef d’orchestre. Mais, n’anticipons pas.

Nous avons déjà indiqué que Lamoureux transporta ses concerts du théâtre du Château-d’Eau d’abord à l’Éden (8 novembre 1885), — puis de l’Éden au Cirque d’Été (30 octobre 1887). Nous ne donnerons pas la nomenclature