Page:Imbert - Portraits et Études, 1894.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée


Édouard Schuré, l’auteur du Drame musical, de l’Histoire du Lied..., un des premiers et fervents admirateurs de Richard Wagner, après avoir remercié les maîtres éminents, les artistes et les membres de la presse qui étaient venus se joindre à la manifestation, a lu l’adresse rédigée en commun et qui était ainsi conçue :

« La représentation de Lohengrin du 3 mai 1887 a été une victoire éclatante. Ceux qui y ont applaudi vous envoient cette adresse comme une protestation et comme un hommage : protestation contre ceux qui ont empêché votre entreprise en la dénaturant ; hommage à celui qui, en nous révélant un chef-d’œuvre, a bien mérité de l’art.

« Les soussignés considèrent comme un devoir de vous féliciter hautement de votre action courageuse et désintéressée. Ils vous affirment leur sympathie dans l’épreuve présente. Ils seront avec vous quand vous reprendrez votre œuvre et sont sûrs de la victoire finale. »

Puis, d’une voix vibrante et avec la crânerie qui lui est propre, Ernest Reyer prononça les paroles suivantes :

« Mon cher Lamoureux,

« Nous vous devons à vous qui nous avez fait applaudir, entouré de tout le prestige d’une exécution incomparable, l’un des chefs-d’œuvre de la musique moderne, nous vous devons une des plus grandes joies, une des émotions les plus vives que nous ayons jamais ressenties. — Vous nous avez donné une fête musicale superbe, que l’on a improprement appelée « une fête sans lendemain ». Peut-être cette fête mémorable n’aura-t-elle son lendemain que dans un avenir plus ou moins éloigné ; mais elle l’aura, nous en sommes intimement convaincus.

« Et voilà pourquoi il ne faut pas que la détermination que vous avez prise soit irrévocable ; voilà pourquoi, au nom de