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du Kaukasos, le plus lointain des monts. Et il chantera aussi comment, autrefois, par les mauvaises rigueurs d’un maître, un large coffre reçut le chevrier vivant ; et comment les abeilles camuses qui venaient de la prairie, le nourrirent de l’arôme des fleurs, dans le cèdre odorant, parce que la Muse lui avait versé un doux nektar dans la bouche. Ô bienheureux Komatas, tu as éprouvé ces choses, et tu as été enfermé dans le coffre, et, durant toute une année, tu as ainsi souffert, tandis que les abeilles te nourrissaient de rayons. Ah ! pourquoi n’as-tu pas vécu de mon temps ! J’aurais fait paître tes belles chèvres sur les montagnes, et je t’aurais entendu chanter harmonieusement, divin Komatas, couché à l’ombre des ebénes ou des pins !

Ayant ainsi chanté, il se tut, et je dis après lui ;

— Ami Likydas, tandis que je paissais les bœufs sur les montagnes, les Nymphes m’ont enseigné un grand nombre de belles chansons que la renommée a portées peut-être jusqu’au trône de Zeus ; mais celle-ci est excellente entre toutes. Écoute, puisque tu es cher aux Muses :