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un char ; telle Héléna, à la peau couleur de rose, orne Lacédémone.

Nulle n’enferme dans sa corbeille d’aussi beaux ouvrages ; nulle ne détache du métier aux longs montants une toile plus fine et plus habilement tissée avec la navette. Certes, nulle, mieux qu’Héléna, dont les yeux contiennent tous les désirs, ne touche de la kythare et ne chante Artémis et Athana au large sein.

Ô belle, ô charmante jeune fille, te voila épouse. Nous irons encore courir au matin sur l’herbe des prairies, cueillant des couronnes odorantes et nous souvenant de toi, Héléna, comme des agneaux non sevrés qui désirent la mamelle de leur mère. Nous tresserons pour toi une couronne de lotos terrestre, que nous suspendrons à un platane touffu. Sous ce platane, faisant pour toi une première libation, nous répandrons de l’huile liquide d’une fiole d’argent, et nous écrirons sur l’écorce, afin que les passants puissent lire : — Honore-moi selon le rite dorien, je suis l’arbre d’Héléna !

Salut, ô Nymphe ! Salut, ô jeune époux qui a