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t’a enfanté, belliqueux Ptolémaios ! et Kôs, où tu es né, t’a nourri, quand tu venais de voir la première aurore. C’est là que la fille d’Antigona, accablée par les douleurs de l’enfantement, invoqua Ilithye, qui délie les ceintures ; et celle-ci, propice à sa prière, lui versa l’oubli des douleurs, et l’enfant bien-aimé, semblable à son père, naquit ; et Kôs, le voyant, poussa un cri de joie et dit, le touchant de ses mains caressantes : — Enfant, sois heureux ! et puisses-tu m’honorer autant que le Phoibos Apollôn a honoré Délos à la ceinture azurée ! Puisses-tu honorer de même la hauteur de Triops, et répandre tes faveurs sur les Doriens voisins, ainsi que le roi Apollôn aima Rhénêa.

Ainsi parla l’île, et un grand aigle poussa trois cris favorables sous les nuées ; et c’était sans doute un signe de Zeus Khroniôn. Zeus prend souci des rois vénérables et de celui-là surtout qu’il a aimé dès sa naissance ; aussi le bonheur l’accompagne-t-il toujours, et il commande à beaucoup de terres et de mers, et à mille contrées et à mille nations qui font croître les moissons à l’aide de Zeus pluvieux. Mais aucune terre n’est aussi féconde que l’Égypte