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mande à Kypros, avait de ses mains délicates touché le sein parfumé de Bérénika. Aussi, jamais aucune femme ne fut aimée de son époux comme elle le fut de Ptolémaios, et elle t’aimait plus encore ; et c’est pour cela que, certain de ses enfants, il leur confiait toute sa maison quand il se rendait au lit nuptial. La femme infidèle songe aux autres hommes, et ses enfants sont nombreux, mais ils ne ressemblent pas à leur père. Vénérable Aphrodita, la plus belle des Déesses, tu protégeais la belle Bérénika, et, grâce à toi, elle n’a point passé l’Akhéron plein de gémissements ; mais tu l’as enlevée avant qu’elle abordât le noir et morne navire qui porte les morts, tu l’as placée en un temple et tu l’as admise à tes honneurs. Depuis, elle est propice à tous les mortels, elle inspire la tendresse, et elle rend légers les soucis de l’amant.

Argéia aux noirs sourcils, unie à Tydeus, tu enfantas l’homme de Kalydôn, Diomédès le tueur de guerriers ; Thétis au sein profond, unie à Péleus, enfanta Akhileus, habile à darder la lance ; et l’illustre Bérénika, unie au belliqueux Ptolémaios,