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même, si les chants de l’Ionien leur avaient manqué !

Les Muses donnent la vraie gloire aux hommes, mais la richesse des morts est consumée par les vivants. Il serait aussi vain de compter les flots que le vent pousse de la mer glauque vers la terre, ou de vouloir laver une brique noire dans une eau claire, que de toucher un avare ! Qu’il se réjouisse donc de sa destinée, et que sa richesse soit immense, et sans borne son désir de l’augmenter toujours ! Moi, je préfère à la multitude des mulets et îles chevaux, l’amitié et l’estime des hommes.

Je cherche qui d’entre les mortels nous accueillera les Muses et moi, car les aèdes ne sauraient marcher sans les filles de Zeus qui inspirent les grandes choses. L’Ouranos n’est pas encore fatigué de rouler les mois et les années, et de nombreux chevaux emportent encore le char d’Hélios. Il se trouvera celui qui aura besoin de l’aède pour chanter ses actions égales à celles du grand Àkhileus ou du terrible Aias dans la plaine du Slmoïa, ou est le tombeau du Phrygien Ilos. Déjà ont frémi les Phœniciens qui habitent la haute extrémité de la Lybie, du côté du soleil couchant. Déjà les Sy-