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BRASSÉE DE FAITS

sur les joues de petites gifles, qui, bientôt, devenaient plus fortes. Et elle riait, quand la claque faisait du bruit. Quand elle avait de la peine à saisir quelque explication, que je m’évertuais parfois à lui répéter des deux et trois fois, c’est là pourtout qu’elle me prenait la main pour que je la gifle et elle me disait alors :

— Oui, donne-moi des claques… Oui, bats-moi, bats-moi…

Cela m’amusait. Cette douceur de caractère qui était tout l’opposé du mien flattait le goût d’autorité que j’avais déjà.

C’est au bout seulement d’une quinzaine de jours que nous en étions là. Avant cela, mes premières claques à elle données sur ses instances et aidées par son geste remontaient, je crois, au huitième jour. Au début de la troisième semaine, chez elle, un jour je m’efforçais de lui faire entrer dans la tête la démonstration du théorème 14 du deuxième livre, ainsi conçu : Quand deux circonférences sont tangentes intérieurement, la ligne des centres est égale à la différence des rayons. On eût dit qu’elle faisait exprès de ne pas comprendre. Soudain, elle me dit :

— Oh ! mais alors, ce n’est plus des claques sur la figure qu’il faut me donner. Il faut me fouetter !…

En disant cela, elle levait sur moi ses beaux yeux qui brillaient, étrangement suppliants.

Elle le répéta quand je continuai mes explications. Elle l’avait répété à quatre ou cinq reprises, que cela