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LE COUP DE FOUDRE

retrousse. J’étends en arrière mon bras gauche pour me préserver. Non, non, je ne veux pas qu’elle me déculotte, car elle veut me déculotter, bien sûr. Non, je ne veux plus… Je me sens le poignet saisi, le bras tordu à m’en faire crier. Et des claques atroces se plaquent, si précipitées que l’une continue l’autre, lancées de haut et avec une telle énergie furieuse qu’elles me déchirent.

Il ne lui a pas fallu une seconde pour me déculotter. Elle l’avait étudiée hier, la ceinture élastique qui retient mon pantalon. Elle me l’a rabattue jusqu’à mi-cuisses. Comment l’a-t-elle fait glisser au-dessous ? Cela a été fait sans doute, tandis que, le temps d’un éclair, avec sa seule cuisse gauche, elle me soulevait, me faisait sauter comme si j’eusse pesé le poids de Renée. Quant à la chemise, elle est si courte, ce n’est pas de la retrousser qui l’eût en rien retardée.

Je crie, je hurle. Une voix, chargée de colère où je discerne une joie sataniquement cruelle me jette :

— Criez tant que vous voudrez, vous serez corrigée, comme vous le méritez ! La sentez-vous, la fessée ? la fessée ?

Je tords les reins, c’est tout ce que je puis faire. Seules, mes fesses sont ce qui se peut mouvoir de tout mon corps, avec mon cou et ma tête que je redresse pour brailler. J’essaye, en tournant la tête, de voir la main meurtrière. Je l’aperçois qui rapide, rapide, s’élève et s’abaisse avec un bruit déchirant, strident comme celui d’un battoir plaqué sur du linge mouillé.

— Criez, criez… Vous les aurez… les bonnes claques…