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BRASSÉE DE FAITS

nant de cette chère petite mère-crampon. Mary l’aurait eu belle alors pour me l’octroyer ma bonne petite fessée dont l’attente va me faire mourir ni plus ni moins, c’est sûr, si ça continue.

Non, voilà qu’au contraire elle me dit :

— Vite filons, nous avons juste le temps d’arriver. Sautons en taxi. On nous attend à trois heures et c’est rue Marbeuf.

Trois heures tapant, on arrive.

C’est une maison chic. Nous passons devant la concierge sans nous arrêter. Mary sait où elle me conduit.

Pas besoin de prendre l’ascenseur : c’est au premier. Escalier de marbre à la pente douce. Sur le palier, deux grandes portes à deux battants. Celle de droite, Mary l’ouvre avec une clef qu’elle tire de son sac.

Cela m’étonne déjà. Mais, je ne suis qu’au commencement de mes étonnements.

Nous pénétrons dans un vestibule spacieux sur lequel donnent trois ou quatre portes.

Mary tourne le bouton de l’une d’elles et nous entrons dans un grand salon luxueusement meublé d’un piano, d’une armoire Louis XV, ripolinée de blanc, d’une table assortie chargée d’albums à la riche reliure. Des sièges de toutes sortes sont disposés ça et là. Au milieu, un immense divan carré, couvert d’un somptueux satin crème aux beaux plis éclatants, jeté avec autant d’art que d’abandon.

Des coussins le parsèment : des petits, des grands,