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LE COUP DE FOUDRE

Et, toute seule, la Nature a agi. Sans que je l’aide, cette fois j’ai revécu des minutes de bonheur divin, semblables à celui que j’avais su appeler…

Je me rendors jusqu’à sept heures, comme d’habitude. J’arrive au bureau, je le quitte à midi.

Toute la matinée, j’ai pensé à la fessée qui m’attend. Cela m’a fait faire des boulettes dans ma copie. Lundi, j’arrangerai cela. Et puis, le samedi matin, tout le monde sabote au bureau. On ferait mieux de nous laisser chez nous. On fesse des gosses pour moins d’étourderie. J’aimerais bien être dans un bureau où cela se pratiquerait de fesser les dactylos.

En montant chez nous, je frappe chez Mary. Elle sent bon délicieusement. Ses lèvres emprisonnent encore mes lèvres, mais, de plus, Mary me fait connaître une innovation. De force, sa langue s’insinue, me pénètre et m’inspire une haute opinion de son agilité…

Me laissant enfin respirer, Mary m’examine :

— Bonjour, beauté ! Bonjour bouquet de printemps ! Ah ! mais vous en avez des yeux cernés, petite vicieuse ! Je devine ce que vous avez fait cette nuit… Hier soir, en rentrant, ce polisson-là, où a-t-il été fureter ?

Toute fine qu’elle est, elle se trompe. C’était l’autre, c’est-à-dire son frère de la main gauche, puisque pendant ce temps, avec ma droite je faisais semblant de me claquer.

Elle poursuit :

— Dis donc que non, vilaine ? Aussi, donne vite tes fesses !