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LETTRE V

me pervertir, en admettant que soit une perversion une prédilection pour le Fouet, ce qui ne me paraît pas démontré. Je n’ai eu, non plus, aucune fréquentation douteuse, à l’école communale d’abord, dans les cours élémentaires, puis dans les cours supérieurs, jusqu’à mon bachot. Je n’ai jamais été fouettée à l’école pour la raison que le fouet y était interdit. Je ne l’ai pas été par ma mère au-delà de onze ans et seulement de loin en loin. Ma mère ne présentait rien d’une flagellante, mon père ne porta jamais la main sur moi et je n’ai eu, dans ma parenté, ni dans mon entourage, ni tante ayant l’habitude de corriger ainsi ses enfants, ni même de dame amie de ma famille chez qui j’aurais eu l’occasion de voir administrer à ses enfants, filles ou garçons, des corrections de ce genre.

Jusqu’à l’âge de quatorze ans, les seules fessées que j’aie pu voir donner l’étaient à des bébés et encore je pourrais les compter. Il y en a eu si peu ! Encore même n’étaient-ce pas des fessées dans l’acception véritable et complète de l’expression. Il s’agissait plutôt de quelques claques seulement, une dizaine, appliquées très légèrement, à des marmots de dix-huit mois, de deux ans, de trois ans les plus grands. J’avais entendu souvent au Square, au Luxembourg, aux Tuileries, des mamans, des gouvernantes, des nourrices, des nurses anglaises menacer des petites filles, des petits garçons d’une fessée ; mais, jamais je n’en avais vu infliger à ces enfants âgés, les plus vieux, de six, de sept ans. J’en comptais dix, alors.

Mais, un peu plus tard, au Bois de Boulogne, il m’arriva