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CORRESPONDANCE

l’initiation fut suivie de nombreux chapitres, corsés à donner le vertige, elle se révéla, dis-je, puissante masochiste, algophile prodigieuse. Elle réclamait sans cesse de plus cuisantes fessées, des flagellations de captive. Elle m’implorait de la fouetter jusqu’au sang.

Je la vois encore se glisser dans ma chambre, après avoir soigneusement poussé les verrous du vestibule, les yeux brillants, les lèvres tremblantes, la face pâlie. Je vois son regard attaché sur la cravache qui me venait de Sonnia, sur le martinet armé de cinq lanières que j’avais formé à son intention.

Un prétexte pour la fouetter ? À quoi bon. Tout cela était histoire ancienne. Nous n’avions plus besoin de prétexte.

— Que veux-tu ? lui disais-je.

— Je veux que tu me fouettes, je veux… (thelo name mastigosês, thélô…).

Sans un mot, elle se déshabillait, à demi déboutonnée, puis se jetait sur le lit, impudique et nue, le visage enfoui dans sa noire chevelure. Sa croupe somptueuse marbrée de fossettes et de virgules roses s’offrait, pressée à ne faire qu’un tout, au délicieux supplice.

La fessée manuelle, chère à vos héroïnes, ne lui suffisait plus. Certes, je la fessai chaque fois pour mon propre plaisir, apéritif au festin qu’elle désirait ensuite. Il fallait, pour la contenter, le solide martinet dont je vous ai parlé et surtout la courbache, mordante et souple comme un vif et vivant tentacule. Cette courbache, je la possède encore, précieux talisman !