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XIII

UN QUATUOR

Si vous le permettez nous appellerons Pierre et Paul les deux amis que nous allons mettre en scène d’abord.

Grandis ensemble sur les mêmes pavés de la rue Tiquetonne, de la rue Dussoubs, ils avaient limé leurs culottes sur les mêmes bancs de l’école de la rue Étienne-Marcel, à deux pas des Halles centrales. Ils demeuraient rue Marie-Stuart. Paul, de sept mois plus âgé que Pierre, était brun, fluet et moins grand que Paul, un blond, de stature et de complexion sensiblement plus vigoureuse.

Paul avait deux sœurs, ses cadettes d’un an et de deux ans. Pierre, lui était le fils unique. Ils appartenaient au même milieu social, le père du premier étant représentant de commerce, le père de l’autre petit imprimeur ; mais logés à la même enseigne et pas plus riches l’un que l’autre. Leurs deux mères bonnes ménagères, tiraient de leur mieux parti d’un maigre budget et se tiraient d’affaire tant bien que mal.

Comment le démon — ou l’ange — de la Flagellation s’installa-t-il en leur âme d’autant et en raison de quels atavismes ? Bien malin qui le dira.

Tout ce que l’auteur de ce récit peut conclure des