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BRASSÉE DE FAITS

ma taille, ce fut, au contraire, avec l’autre main qu’elle l’enserra de l’autre côté, et, tout d’un coup, comme Mélie eût voulu se rendre compte de mon poids, je me trouvai enlevé des deux pieds au-dessus du sol, pendant que je m’entendais dire :

— Ce que tu as forci depuis l’année dernière. Oh ! ce que t’es lourd !

On ne l’eût pas dit à voir l’aisance avec laquelle, une fois soulevé, elle me retenait, suspendu en l’air, devant elle et lui tournant le dos. Sans me lâcher, elle me fit soudain virevolter et je me trouvai, dans ses bras toujours, mais dont l’un me soutenait à la taille, l’autre aux jarrets. Sur mon visage, elle penchait le sien, allègre et brillant, et, si je m’égayais moi aussi de l’inattendu de son acte familier, c’était sans que le moindre émoi troublât mes sens non encore éveillés.

Sur le ton d’une conviction qui me flattait, elle faisait :

— Ce que t’es joli, mon petit gars ! tu as une vraie figure de fille ! Oui, on jurerait une belle petite fille !

Alors, elle alla à sa chaise, s’assit et, tout d’abord, m’embrassa sur une joue, puis sur l’autre. Deux bons gros baisers claquèrent en même temps qu’elle me tapotait le derrière de claques amicales. Pour cela, elle me soulevait un peu de côté avec une de ses cuisses et me pressait contre sa poitrine.

— T’as un derrière de fille, tu sais ! Je veux pas croire