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CES MESSIEURS

Le récit rapporté ici nous a été fait, il y a trois ans. Mais les faits allégués remontent, comme on le verra, au commencement de l’été 1914.

On ne s’appelait pas comme maintenant. Moi, qui m’appelle aujourd’hui Louise, je me nommais autrement. Ça commence par un L. Cherchez, vous ne trouverez jamais. C’est un nom bien du Nord, un nom qu’on ne connaît pas ici. Un nom à coucher à la porte !

Quant à elle, qu’on appelle ici Flora, le sien c’était Flore. C’est un ami, à Paris, qui lui a conseillé de modifier ainsi son nom, rapport à une histoire d’examen ; je ne me rappelle plus tout ce qu’il a raconté. C’était un type instruit. Pour moi, un curé en civil et il lui disait qu’il lui convenait bien, ce nom de Flora.

Toutes les deux de Roubaix, on était ensemble coupeuses en 1914.

On avait vingt ans. C’est le bel âge, dites ! Moi, de mars, elle d’avril. Vous voyez qu’on est presque jumelles, mais pas du même père, ni de la même mère.

Mais, on était du même endroit. De la même rue, qui