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BRASSÉE DE FAITS

façon, en les retournant ainsi qu’un gant ? Dépouillés complètement, ces serpents sautaient, se tordaient sur eux-mêmes, c’était une frénésie de torsions dont on ne peut se faire une idée. On aurait juré des ressorts métalliques qui se seraient détendus pour se retendre aussitôt, sans cesse… Eh ! bien, Gaby c’était pareil !…

Après, ça allait être mon tour ? Ah ! non ! Moi, qui désespérais d’en faire autant, je ne voulus rien savoir ! Alors, le croiriez-vous ! Alors, Jane se fâcha, mais pour de bon, alors, et la fessée que je reçus fut une vraie correction. Et Gaby se repaissait de mes pleurs, de mes supplications, de ma honte… Malgré le raffut des claques à toute volée, j’entendais ses rires et je n’oserai jamais répéter l’effet qu’elle devait dire que cela lui avait produit…

Oui, elle disait cela crûment à Jane qui, la fessée finie, me gardait sur ses genoux, retenant écarté mon pantalon pour bien montrer mes fesses pourpres… Et j’avais honte, j’avais honte, gosse que j’étais…

Le mari arriva à six heures.

J’étais consolée, il n’y paraissait plus de tant de chagrin.

Jane m’avait fait boire. Je devais être un peu partie. Toutes les trois, peut-être bien. Moi, il m’en fallait si peu. Avec deux coupes de champagne, je faisais la folle.

On s’était embrassées toutes les trois. On avait dansé. Sans piano, c’est Gaby qui chantait des airs de danse. Elle connaissait toutes les nouveautés.