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IX

LA COUSINE JANE

Age : vingt ans. Taille : un mètre soixante-quatre, sans les talons. Cheveux : châtains bruns. Visage ovale. Teint blanc. Yeux bleus. Nez droit. Bouche petite. Dents idéales. Menton court et rond.

Ceci dit, et en garantissant l’exactitude absolue de son signalement, nous donnons, sans plus tarder, la parole à Mademoiselle Francine.

— Je ne blague pas : quand j’étais môme, tout le monde me trouvait laide. Et l’on n’avait pas tort. Ça, c’est drôle. Ce qu’on peut changer, tout de même !

J’étais blonde. Comme les blés, c’est le cas de le dire, à dix ans, à douze encore. Oui, d’un jaune paille, mes tifs. Mais, à seize à dix-sept, le ton devenait merveilleux, doré. Et, tout d’un coup, alors, je me suis mise à foncer, à brunir et, maintenant, il n’y a pas à dire, je suis brune. Ce qui aurait dû m’avertir de ce changement, c’est que vers douze, treize ans, ma puberté, foncée ne s’assortissait guère au blond de mes cheveux. Ça, c’est un signe.

Si je voulais, je me les passerais, les cheveux, à l’eau oxygénée. Mais, j’ai horreur de ce qui n’est pas naturel.