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BRASSÉE DE FAITS

Or, ce n’est pas seulement le jour que Rose avait reçu en Normandie, c’était aussi des fessées. Et des fessées en nombre incalculable ! des fessées de toutes sortes, auxquelles, bien certainement, devait d’être devenue si irréprochablement arrondie, si dure, si rebondie et si remuante la riche croupe qui, maintenant, faisait d’elle un sujet de choix supérieurement résistant et, pour cela, si sympathique.

Née à Maisoncelle-le-Jourdan, un petit bourg de l’arrondissement de Vire, au Sud-Ouest du Calvados, sur les confins du département de la Manche, elle y avait passé sa première enfance. Son père, ouvrier agricole, s’employait dans les fermes. Sa mère, de même, mais un peu moins assidûment, ou plutôt d’une façon intermittente, moins en raison de ses obligations ménagères que de ses multiples maternités. Quatre enfants, un garçon d’abord, un autre l’an suivant, puis deux ans après, une fille et une encore qui fut Rose, à la suite de cinq ans de repos passés à trimer dur, tant aux champs qu’à la maison.

La maman Tronquet fessait ses enfants et copieusement. Mais Rose ne gardait pas un souvenir très net des claquées reçues à Maisoncelle, car elle comptait quatre ans quand son père et sa mère quittèrent le pays et s’en furent avec leur marmaille, à B. Nos lecteurs comprendront bientôt pourquoi nous n’indiquons pas avec plus de précision cette localité. La sœur aînée de sa mère établie là les y appelait. Son mari, cultivateur aussi, y faisait bien ses affaires, outillé à la