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BRASSÉE DE FAITS

ses compagnes tout une soirée et même toute la nuit qui suivit.

Depuis, il eut mainte occasion et pleine facilité de les revoir. Aussi, parmi ses fiches, peut-il retrouver aisément les notes prises les lendemains, toutes ruisselantes de franchise et quelques-unes chaudes encore.

Quelle était l’héroïne de l’histoire que voici ? Est-il vraiment nécessaire de connaître son nom véritable ? Appelons-la Rose, puisque tel est le nom qu’elle voulait qu’on lui donnât. En raison de la fraîcheur de son teint, cette brune à la peau de blonde avait le droit de choisir un nom qui est celui d’une fleur jolie et fraîche entre toutes. Et comme il désigne aussi une couleur, la belle enfant méritait également de le porter dans ses tête-à-tête avec monsieur Léon, car, de cette couleur, ses charmes les plus ostensibles se parèrent souvent, au cours d’ébats qui, quoique inégalement bruyants, n’étaient jamais bien longtemps silencieux.

Car Rose aimait le Fouet. N’hésitons pas à déclarer que c’est là la raison unique pour laquelle son ami de rencontre cultiva un moment sa connaissance.

Elle avait reçu le jour en Normandie, dans le Calvados, et sa structure générale présentait d’ailleurs les caractères principaux dont l’imagination des Parisiens se plaît à revêtir les naturelles d’une contrée riche plus que nulle autre aussi bien en belles garces qu’en beaux gars.

Grande et bien plantée, Rose, à présent, à vingt-