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L’AUTRE CLOCHE

elle aussi trouvait cela plus rigolo que n’importe quoi au cinéma.

À l’école aussi, on fessait. Les maîtresses des dernières classes fessaient les petites ; mais, la Directrice, elle, avait une habitude pas ordinaire. Celle de faire venir les mamans et de leur enjoindre de donner, devant elle, la fessée à leurs gosses.

Que de fois, l’ai-je encaissée de maman, dans le bureau de la Directrice ! Je la revois, avec sa figure rêche qui par-dessus son binocle fumé, me zyeute tant qu’elle peut, pendant que je me paye une de ces parties de gigotements plus réussie encore qu’à la maison. Car maman, furieuse d’avoir été dérangée, me fait payer cher sa perte de temps et la nécessité où je l’ai mise de s’habiller pour venir. Elle me fesse plus fort du double que d’habitude et, pour le coup, ma culotte fermée, elle ne fait pas seulement que l’abaisser comme d’ordinaire, au ras des fesses, en dessous. Non, elle me la rabat jusqu’aux jarrets. Elle le fait exprès, vous devinez, pour bien montrer quelle bonne fessée elle me flanque. Les claques, dans le grand bureau peu fourni de meubles, résonnent et retentissent terriblement. Il n’y a même qu’une table et une bibliothèque dans ce bureau de quatre mètres en carré et haut d’autant. Pas de boiseries ni assez de meubles pour absorber le déchirement strident des fortes claques que les murs ripolinés se renvoient. J’en ai les oreilles qui me bourdonnent comme si j’étais sous une cloche, pendant qu’éperdument je me paye une furie de lancements de jambes. Pas une autre môme, dans toute l’école n’en donne en spectacle l’équivalent à cette rosse de