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VI

UN BON MARIAGE

Notre ami Monsieur Léon est l’auteur de ce mariage.

Lui, lui seul — et il s’en vante — présenta les deux futurs conjoints l’un à l’autre et les fit se rencontrer.

Puis, ce fut très simple. Un quart d’heure après la présentation, ils s’appréciaient mutuellement. Connaissant bien les aptitudes de chacun, Monsieur Léon les avait jugés à leur juste valeur. Il ne s’était pas trompé et, créés l’un pour l’autre, ces deux êtres furent heureux, grâce à lui.

Il avait eu du mérite, car il n’ignorait pas ce qu’à l’envi répètent les sages. S’il est une chose dangereuse au monde, disent-ils, c’est bien de faire un mariage. La plus élémentaire des prudences le déconseille formellement à ceux qui, avant tout, sont soucieux de ne prendre aucune responsabilité. Si Monsieur Léon, prudent parmi les prudents, en avait pourtant pris une de cette gravité, c’est qu’il devinait que, trois mois plus tard, leur lune de miel durerait encore. Trois mois après, en effet, jour pour jour, ou plutôt nuit pour nuit, en cette fin de janvier 1926, elle brille, leur lune, sereine et radieuse sur le ciel montmartrois.