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LE JET D’EAU

Mais, vous voyez combien ce fut rare. Elle ne comprenait pas cela davantage, sans doute, ma pauvre maman. En tout cas, elle n’en avait pas la passion si peu que ce fût et c’est même assez curieux de sa part, évoluée comme elle l’était et si parisienne !

Elle, madame Tissier, elle aimait cela à la frénésie ! Elle devait l’attendre avec fièvre, l’arrivée de sa nièce, aux grandes vacances, si elle n’avait que par elle à claquer des fesses. Comme je n’étais pas de trop pour la satisfaire, combien devait-elle souffrir le reste du temps ! Vous savez, c’est un vrai supplice, pire que la continence forcée. Avec la continence, on peut tricher et se donner le change, à soi-même. Pas besoin de personne. Mais, avec la passion de la flagellation active, quand on est toute seule, rien à faire que de cuire dans sa peau ! Il y a de quoi en tomber malade !

Comment contracta-t-elle cette passion ? Je l’ignore complètement. Après cette année-là, je ne l’ai vue que trois ans de suite, aux vacances, dans les mêmes conditions. La dernière fois, donc, j’avais seize ans et je ne pouvais pas questionner une femme qui en avait alors quarante passés.

Et puis, la preuve qu’elle aimait cela à la folie, c’est les questions qu’elle posait, les mêmes que tous les flagellants posent. Ça, c’est un signe.

Moi, j’y pris goût et tout de suite. Et si, pendant mon premier séjour, il s’était passé vingt-quatre heures sans rien, j’aurais réclamé.

Et puis, c’est cette émulation qu’il y avait entre Maggie et moi. Bientôt, la voilà qui se démenait, à mon exemple,