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ii
préface

aînés de certains cadets plus farouches encore qui fermentent en les génitoires et dont ils sortiront demain ou plus tard. Déchire, ronge, hurle et rugis, engendre et sème à ton gré, féroce anthropomorphe, et surtout ne prête jamais l’oreille aux eunuques qui manquant de toutes qualités essentielles pour produire, mais non pas d’aplomb, auront l’audace de t’indiquer le meilleur moyen de procréer. Ah ! ces hongres… ils voudraient bien en remontrer aux étalons… Souviens-toi, souviens-toi toujours de cet effronté Voltaire qui n’a jamais craché dans sa vie un seul bon vers et qui se permettait non seulement de corriger le grand Corneille et même aussi le petit Shakespeare qu’il traita sous jambe en pirouettant sur ses faux talons rouges. Un sauvage, certes, ce Saxon qui dépasse de cent coudées tous les civilisés de son temps, et notamment celui-là qui ne se gêna point le moins du monde, pour extraire Zaïre, ce pygmée, d’Othello, ce colosse. Et quant à ceux de notre époque, n’en parlons point ! Ils n’ont jamais eux, projeté une page de poésie ou de prose, et pourtant, regarde-les : oh ! sans vergogne aucune, ils toisent Homère, Eschyle ou Dante, et, Dieu me damne ! ils tutoient à l’occasion Hugo, Musset et de Vigny et tapent parfois sur le ventre fertile de Balzac, de Gautier et de Baudelaire… Avez-vous fini, pions chât. du sérail ! des coulisses !… Ami, le Sage que tu seras un jour,