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Sèvres, avril 1880.

Filleul, il t’a plu de me choisir pour ton parrain ès-lettres. Soit !… À cela, je ne trouve certainement rien à redire et je t’en remercie de tout cœur. Oui, mais tu me demandes aussi quelques avis. Eh bien ! écoute un peu. D’abord reprends vite et plus vite que ça, ton âpre nom de montagnard des Pyrénées. Icres, crois-moi, vaut cent fois mieux que Crésy son anagramme trop lisse et trop douceâtre pour toi, si rugueux et plus amer que la sorbe ou la nèfle qui croissent sur les arbres tors de tes pics du midi. Quant à tes Fauves, il est certain que tes premiers-nés sont les frères

Dana les papiers de Fernand Icres, nous trouvons cette lettre de Léon CLADEL que le maître lui écrivit à propos des Fauves, les poésies de la vingtième année qui promettait — ce qu’elle a tenu — un poète nouveau.

L’Éditeur.