Où voulez-vous en venir ?
Qu’en dites-vous, Krogstad, si ces deux naufragés se tendaient la main ?
Que dites-vous ?
Ne vaut-il pas mieux se cramponner ensemble sur la même planche ?
Christine !
Quel est, croyez-vous, le motif qui m’a attiré dans cette ville ?
Vous auriez pensé à moi ?
Il faut que je travaille pour supporter l’existence. Tous les jours de ma vie, si loin que je reporte mes souvenirs, je les ai passés à travailler. C’était ma plus grande, mon unique joie. Maintenant que je me vois seule au monde, je me sens abandonnée. J’éprouve un vide horrible. Quand on ne pense qu’à soi, cela détruit tout l’attrait du travail. Voyons, Krogstad, trouvez-moi pour qui et pour quoi travailler ?
Je ne vous crois pas ? Ce n’est là qu’orgueil de femme qui s’exalte et veut se sacrifier.
M’avez-vous jamais connu exaltée ?
Seriez-vous vraiment capable de faire ce que vous dites ? Connaissez-vous tout mon passé ?