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Mme STOCKMANN

Oh ! c’est trop fort : ton meilleur pantalon !

LE Dr STOCKMANN

Il ne faut jamais mettre son meilleur pantalon quand on va combattre pour la liberté et pour la vérité. Au fait, je ne me soucie pas trop de mon pantalon : tu pourras toujours le rapiécer. Mais ce que je ne pourrai jamais digérer de ma vie c’est que la populace, la foule ose me serrer de près, me traiter d’égal à égal.

Mme STOCKMANN

Oui, Thomas, ils ont été bien grossiers envers toi, les gens de cette ville. Mais est-ce une raison pour que nous quittions le pays ?

LE Dr STOCKMANN

Crois-tu donc que la plèbe soit moins violente dans les autres villes que dans la nôtre ? Allons donc, ce sera toujours blanc bonnet et bonnet blanc. Après tout, je m’en moque. Laissons aboyer les roquets. Ce n’est pas encore là ce qu’il y a de pire : le pis est que, d’un bout du pays à l’autre, chaque homme est l’esclave d’un parti. Ce n’est pas que le mal soit si terrible en lui-même. Les choses ne valent peut-être pas