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la motion du maire. C’est aussi mon opinion, qu’il y a dans le mouvement soulevé par le docteur une arrière-pensée. Il parle de l’établissement, mais ce qu’il médite en réalité c’est une révolution. Il veut transférer le pouvoir en d’autres mains. Oh ! personne ne met en doute l’honorabilité de ses vues. Il ne peut y avoir assurément qu’un seul avis là-dessus. Moi aussi, je suis partisan du gouvernement du peuple par le peuple, pourvu que cela ne coûte pas trop cher aux contribuables. Mais ce serait ici le cas. Voilà pourquoi — non, le diable m’emporte, — avec votre permission, — si je puis suivre le docteur Stockmann dans cette affaire. On peut aussi payer les violons trop cher à la fin. Voilà ce que j’en pense, moi.

(Vif assentiment de toutes parts.)
HOVSTAD

Moi aussi, je sens le besoin de définir mon attitude. Le mouvement provoqué par le Dr Stockmann semblait tout d’abord gagner quelques sympathies et je l’ai appuyé aussi impartialement que j’ai pu. Mais bientôt nous nous