Page:Ibsen - Un ennemi du peuple, trad. Prozor, 1905.djvu/206

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mme STOCKMANN

Tu peux bien te douter de ce que je viens faire.

HOVSTAD

Voulez-vous prendre place ? Ou peut-être…

Mme STOCKMANN

Merci. Ne vous donnez pas la peine… Et ne m’en veuillez pas si je viens chercher Stockmann. C’est que je suis mère de trois enfants, savez-vous !

LE Dr STOCKMANN

C’est bien, c’est bien. Nous savons cela.

Mme STOCKMANN

Ah bien ! on ne se douterait pas, aujourd’hui, que tu te souviennes de ta femme et de tes enfants. Autrement, tu ne ferais pas tout ce qu’il faut pour nous perdre tous, tant que nous sommes.

LE Dr STOCKMANN

Ah ça ! tu es folle, Catherine. Parce qu’un homme a femme et enfants, il n’aurait donc plus le droit de proclamer la vérité, — le droit de se montrer bon citoyen, — le droit de servir la ville où il demeure !