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LE CONSTRUCTEUR

BROVIK, vivement.

Je ne sortirai pas avant qu’il soit rentré. Il faut que je m’explique ce soir même… (Avec une sourde colère) avec lui… avec le patron !

KAIA, anxieusement.

Oh ! non, mon oncle ! Attends encore, je t’en prie !

RAGNAR

Oui, père, tu ferais mieux d’attendre.

BROVIK, respirant avec peine.

Ah ! ah ! c’est que je n’ai pas le temps d’attendre.

KAIA, l’oreille tendue.

Chut ! J’entends son pas sur l’escalier.

(Ils se remettent tous trois au travail. Un silence. — Halvard Solness entre par la porte du vestibule. C’est un homme d’un certain âge, d’apparence saine et robuste, aux cheveux courts et crépus, à la barbe noire taillée en pointe, aux sourcils noir et épais. Il est vêtu d’un veston vert sombre, à col droit et à plastron, coiffé d’un chapeau gris en feutre mou, et porte des cartons sous le bras.)

SOLNESS, au moment d’entrer, indique du doigt la salle de dessin et demande à voix basse :

Ils sont partis ?