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SOLNESS

(Elle étend les bras sur la table, appuie sa joue gauche sur ses mains et ferme les yeux.)

SOLNESS, tourne le fauteuil et s’assied à la table.

Avez-vous connu le calme et le bonheur… là-bas, chez votre père, Hilde ?

HILDE, qui ne bouge pas et semble à moitié endormie.

J’étais en cage.

SOLNESS

Et vous ne voulez pas y rentrer ?

HILDE, sans changer de ton.

L’oiseau des bois ne veut jamais rentrer en cage.

SOLNESS

Il préfère fendre librement l’air.

HILDE, toujours du même ton.

L’oiseau de proie aime à fendre l’air.

SOLNESS, la suivant du regard.

Si l’on était hardi comme les vikings

HILDE, sans bouger, ouvre les yeux et reprend sa voix ordinaire.

Que faudrait-il encore, dites ?