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NOTICE SUR SOLNESS

lent en même temps : telle scène, telle image nous suggérera à la fois de soudains aperçus politiques ou sociaux et le tableau des révolutions intimes qui ont pour théâtre l’âme ou le cerveau d’un poète. Fixer et analyser toutes ces suggestions serait aussi difficile et aussi fastidieux que de décrire, par exemple, les images et les pensées de divers ordres que telle ou telle autre symphonie de Beethoven évoque en nous, et qui, elles aussi, se superposent en quelque sorte. J’aime mieux faire trêve à cette exégèse, et, après avoir parlé des idées que représente le dernier drame d’Ibsen, dire quelques mots de l’inspiration qui semble l’avoir dicté.

Est-ce vraiment un besoin pour toutes les imaginations, de revêtir d’idées concrètes les dispositions qu’une œuvre d’art fait naître en nous ?

Peut-être les vrais initiés se contentent-ils d’en jouir sans penser à rien. Il est per-