Page:Ibsen - Solness le Constructeur, trad. Prozor, 1909.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
NOTICE SUR SOLNESS

hauteur sans retomber, prise de vertige.

Elle périra, et nos rêves avec elle.

Déjà, nous voyons poindre un avenir dont l’idéal ne sera pas le nôtre, qui n’aura que faire de nos systèmes.

Pour l’humanité en marche, il ne faut que des pied-à-terre. À quoi bon construire autre chose ?

En somme, le progrès, qui détruit tout ce que nous imaginons, tout ce qui nous enthousiasme aujourd’hui, paraît à Ibsen une chose triste et effrayante pour les réformateurs.

Aussi n’est-ce pas sans un mélancolique regret qu’il pense maintenant à ce passé dont il a tant souhaité la destruction, alors qu’il croyait encore à la beauté des horizons nouveaux, et qui a emporté dans sa chute, à côté de choses mortes ou futiles, des objets chers à son cœur.

La maison qui a brûlé et dont Solness parle à Hilde, ce sont les traditions, les