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SOLNESS

MADAME SOLNESS

Oui, car j’avais des devoirs de deux côtés. Envers toi et envers les petits. J’aurais dû me raidir. Ne pas me laisser abattre par la peur ni par la douleur d’avoir perdu mon foyer. (Se tordant les mains.) Ah ! si j’avais pu, Harvard !

SOLNESS, bas, secoué d’un frisson, et s’approchant d’elle.

Aline,… il faut me promettre de ne plus jamais te laisser aller à ces pensées. Promets-le moi, dis !

MADAME SOLNESS

Oh ! Dieu.… Promettre… promettre ! On peut tout promettre…

SOLNESS, serrant les poings et traversant la chambre.

Oh ! c’est à ne pas y tenir ! Jamais de soleil ! Jamais le plus petit rayon à ce foyer !

MADAME SOLNESS

Mais ce n’est pas un foyer, Halvard.

SOLNESS

Ah ! non, tu peux bien le dire. (D’une voix