Page:Ibsen - Peer Gynt, trad. Prozor, 1899.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
PEER GYNT
PEER GYNT

Tiens ! j’aurais plutôt dit de l’herbe et des étoupes.

LA FEMME EN VERT

C’est ce qui te trompe. Sache que, chez nous, toute chose a une double apparence. Si tu viens dans le château de mon père, il se peut qu’au premier abord tu te croies dans un simple amas de pierres.

PEER GYNT

C’est tout comme chez nous. Notre or te paraîtra paille et fange, et aux fenêtres, en place de vitres, tu n’apercevras que de viles guenilles.

LA FEMME EN VERT (se jetant à son cou)

Peer ! je le vois, nous sommes faits l’un pour l’autre !

PEER GYNT

Nous nous convenons comme une paire de bottes.

LA FEMME EN VERT (appelant)

Holà ! mon coursier de noces ! holà !

(Un gigantesque pourceau accourt, scellé d’un vieux sac, avec un bout de corde pour bride. Peer Gynt saute sur son dos et assoit la femme en vert devant lui.)

PEER GYNT

Haïe donc ! mon coursier ! Au château des Ronden !