Tu crois que nous n’avons pas de journaux ? Attends un peu. Tu vas voir rouge sur noir les louanges que te décerne le Messager du Blocksberg et l’Écho d’Hekfield, et cela depuis le jour même de ton départ. Veux-tu les lire, Peer ? Je te les prêterai. Voici un article signé : Sabot de Bouc. En voici un autre intitulé : De l’esprit national chez les trolls. L’auteur démontre qu’il importe peu d’avoir une queue et des cornes. Il ne tient qu’à la courroie de peau humaine. Au surplus, il conclut ainsi : « Notre contente-toi, voilà la vraie marque du troll. Tout homme en est un qui la porte sur lui. » Et il te cite en exemple.
Un troll ? Moi !
Mais oui, c’est clair comme le jour.
J’aurais pu aussi bien demeurer où j’étais, rester tranquillement dans les Ronden. Cela m’aurait épargné bien des peines et des chaussures. Peer Gynt… un troll ! Allons donc ! Ce sont des contes, des sornettes ! Adieu ! Voici un sou pour acheter du tabac.