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ACTE V

Qu’importe si le destin continue à me narguer ! Le vieux Peer Gynt n’en suivra pas moins son propre chemin et restera toujours ce qu’il est : pauvre, mais honnête. (Il s’en va.)



(Une côte. Près d’un lit de torrent desséché, on aperçoit un moulin en ruine. Tout autour la dévastation, les traces d’un éboulement. Plus haut, sur la côte, un grand enclos.)

(Devant l’enclos, il y a une vente aux enchères. La foule assemblée boit et s’agite bruyamment. Peer Gynt est assis sur des décombres, près des ruines du moulin.)

PEER GYNT

De quelque côté que je me tourne, c’est toujours la même chose. Le temps ronge tout, le torrent use ses bords. « Fais le tour », a dit la Courbe. Il faut toujours en revenir là.

UN HOMME EN DEUIL

Il ne reste plus que de la pacotille. (Il aperçoit Peer Gynt.) Tiens ! Il y a même des étrangers. Dieu vous garde, l’ami !

PEER GYNT

Bonjour ! Ça a l’air gai ici, aujourd’hui. Que se passe-t-il ? Une noce ? Des relevailles ?

L’HOMME EN DEUIL

Dites plutôt qu’on pend la crémaillère. Voici la mariée établie avec les vers.