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PRÉFACE

La scène doit-elle donc renoncer aux richesses qu’Ibsen a entassées dans cette production de sa libre fantaisie ? Ce serait vraiment dommage. Qui a lu Peer Gynt sera toujours ravi de voir se dessiner et se colorer devant ses yeux quelques-uns des rêves que cette lecture aura fait surgir dans son imagination. La vraie solution serait, peut-être, de les évoquer, ces rêves, en donnant, de Peer Gynt, quelques scènes seulement, sans prétendre les réunir dans un ensemble, sans induire les spectateurs à vouloir saisir un fil là où il n’y aurait plus que du décousu. On choisirait, de préférence, les tableaux pour lesquels Grieg a fait une admirable musique, introduction finale, chants et divertissements. Du moins éviterait-on, en n’annonçant que des fragments du drame, de faire supposer à de grands critiques mal informés que « Peer Gynt est une œuvre de jeunesse, où Ibsen s’essayait maladroitement à l’art dans lequel il a, depuis, fait des progrès assez notables ».

Je dois enfin, quoi qu’il m’en coûte, parler un peu de cette traduction.

Peer Gynt, comme Brand, a été écrit en vers, et les traductions allemandes de ces deux drames sont également versifiées. Je n’ai pas suivi cet exemple,