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MADAME INGER


Scène VI

Mme INGER
(Seule).
madame inger
(La suivant longtemps du regard).

Mon dernier enfant ! tu ne penses pas avoir dit aussi vrai, cependant, Dieu me pardonne, ce n’est pas seulement de l’enfant qu’il s’agit. Dans cette nuit tragique se joue la destines de mon pays, de la Norvège. Ah !… c’est le pas d’un cheval dans la cour.

(Elle tend l’oreille).

Non, c’est le vent ! Il fait froid comme dans une tombe ici !

(Elle frissonne).

Dieu pouvait-il me traiter ainsi ? Me faire femme, et charger mes épaules d’une tâche lourde pour un homme ; car c’est moi qui tient en mes mains la destinée de ce pays, je puis soulever tout ce peuple.

C’est de moi qu’il attend le signal de la révolte, et si je ne le donne pas maintenant, jamais il ne retentira.