Page:Ibsen - Madame Inger à Ostraat, trad. Colleville et Zepelin.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
MADAME INGER

eline

Les pierres que j’ajoute à votre fardeau me sont aussi lourdes qu’à vous. Libre et gaie je recherchais la vie tant qu’il me fut possible d’avoir foi en vous. Car pour vivre il faut que je puisse me sentir fière et j’aurais pu continuer à l’être si vous étiez demeurée ce que vous fûtes autrefois.

madame inger

Qui te dit que je ne sois plus la même ?

Eline, es-tu sûre que tu ne juges pas injustement ta mère ?

eline
(Exclamation).

Oh ! si cela était vrai !

madame inger

Un instant ! Tu n’as pas de comptes à demander à ta mère. D’un seul mot je pourrais… mais il ne serait pas bon pour toi d’entendre ce mot. Plus tard. Le temps… enfin.

eline
(Se préparant à sortir).

Dormez bien ma mère.