Nils Lykke m’a écrit qu’il considérerait comme un grand bonheur de faire partie de ma famille. Je vous avouerai franchement que, pendant quelques instants, je pensai à accepter cette proposition d’union.
Vous voyez bien ?
Attacher Nils Lykke à ma famille serait un moyen assez sûr pour donner la paix à bon nombre de gens de ce pays.
Le mariage de votre fille Merete avec Vincent Lunge aurait dû vous rappeler, il me semble, le peu d’efficacité de semblables moyens.
À peine ce seigneur eût-il posé le pied chez nous qu’il réclama des droits et des biens.
Je sais cela, Olaf Skaktavl. — Mais j’ai tant de projets dans le cerveau… Je ne puis me confier entièrement, ni à vous ni à personne. Je ne sais pas moi-même, souvent, ce que je dois faire ; du reste, prendre un Danois comme gendre une seconde fois, c’est un moyen dont je n’userai que dans le cas le plus extrême et, Dieu soit loué, nous n’en sommes pas là.