BERNICK (anxieux). — Non ! Qu’est-ce ?
HILMAR. — Il s’est emparé d’un bruit qui circule et veut faire un article à ce propos.
BERNICK. — Quel bruit ?
HILMAR. — Mais… naturellement à propos de certains achats considérables de terrain tout au long de l’embranchement.
BERNICK. — Que dis-tu là ? Ce bruit s’est-il vraiment répandu ici ?
HILMAR. — Parbleu. Toute la ville en parle. On discourait là-dessus au cercle tout à l’heure. On disait qu’un avocat avait secrètement acheté tous les bois, tous les terrains, toutes les cascades, que sais-je ?
BERNICK. — On ne dit pas pour qui ?
HILMAR. — Au cercle, on prétend que ce doit être pour une compagnie étrangère qui a eu vent de tes projets et qui s’est empressée d’acheter avant la hausse des prix… n’est-ce pas odieux ?
BERNICK. — Odieux ?
HILMAR. — Oui. Des étrangers s’insinuer ainsi chez nous ! Un avocat de la ville se prêter à cela ! Ainsi maintenant, ce sont les étrangers qui ont tous les avantages…
BERNICK. — Enfin, ce n’est qu’une rumeur très vague ?
HILMAR. — … À laquelle on ajoute foi cependant ; et demain ou après-demain Hammer lui consacrera un article. Tout le monde est très mécontent. J’ai entendu dire à plusieurs personnes que si la nouvelle se confirmait elles se feraient rayer de la liste des actionnaires.
BERNICK. — C’est impossible !
HILMAR. — Impossible ? Pourquoi veux-tu que ces