Page:Ibsen - Les Soutiens de la société, L’Union des jeunes, trad. Bertrand et Nevers, 1902.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

dérations personnelles pour laisser la justice suivre son cours.

KRAPP. — Très exact, monsieur le consul.

BERNICK. — Avant tout, examinez en conscience et n’en soufflez mot à personne.

KRAPP. — Je n’en ouvrirai pas la bouche et vous pouvez compter que je ferai une inspection consciencieuse.

(Il sort et traverse le jardin.)


Scène III

BERNICK, HILMAR

BERNICK (à demi voix). — Affreux ! Mais non, c’est impossible. (Au moment où il rentre dans sa chambre, arrive Hilmar par la droite).

HILMAR. — Bonjour, Bernick, je te félicite de la victoire que tu as remportée hier sur tes adversaires.

BERNICK. — Merci.

HILMAR. — Ça été une brillante victoire à ce qu’on m’a dit, une victoire de la bourgeoisie intelligente sur l’égoïsme et les préjugés, quelque chose comme une razzia française aux dépens des Kabyles… C’est d’autant plus remarquable après la désagréable histoire d’ici…

BERNICK. — Oui, oui, laisse cela.

HILMAR. — Mais la principale bataille reste à livrer.

BERNICK. — …A propos de cette affaire de chemin de fer ?

HILMAR. — Sais-tu ce que le rédacteur Hammer trame contre nous ?