BERNICK. — C’est affreux ? Quelles ont été ses intentions d’après vous ?
KRAPP. — Il veut probablement jeter le discrédit sur les nouvelles machines et se venger du même coup ; il veut enfin que l’on reprenne les anciens ouvriers congédiés.
BERNICK. — Et pour cela il sacrifie la vie de plusieurs personnes…
KRAPP. — Oh ! dernièrement, il a dit : « Les gens de l’Indian Girl, ce ne sont pas des hommes, ce sont des brutes. »
BERNICK. — Oui, oui, possible, mais l’énorme capital qui se perdra ?
KRAPP. — Aune n’aime pas les gros capitaux, monsieur le consul.
BERNICK. — C’est vrai, c’est vrai ; c’est un révolutionnaire. Mais une chose aussi monstrueuse !… Écoutez, monsieur Krapp, il faudra examiner cela. Pas un mot à personne ! Si les gens le savaient, on médirait de notre chantier.
KRAPP. — Oui, naturellement.
BERNICK. — À midi, pendant le repos, faites une nouvelle inspection. Il faut que nous ayons une certitude absolue.
KRAPP. — J’irai, monsieur le consul ; mais… permetez… quelles sont vos intentions ?
BERNICK. — Je le dénoncerai naturellement ; je ne veux pas que l’on m’accuse d’être le complice d’un tel crime. Je tiens à garder ma conscience pure. En outre, cela fera bonne impression dans la presse et surtout dans les cercles, quand on verra que je mets de côté toutes consi-