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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

ACTE III


Jardin-salon dans la maison du consul Bernick. Bernick, une canne à la main et paraissant très agité, sort de la seconde chambre à gauche et ferme la porte avec violence).


Scène PREMIÈRE

BERNICK (seul).

BERNICK. — Voila !… Enfin, cette fois on n’a pas plaisanté. Il n’oubliera pas cette correction de sitôt. (A une personne qui est dans la chambre :) Que dis-tu ? Je te dis, moi, que tu es une mère imprudente. Tu le défends, tu excuses toutes ses polissonneries… Ce ne sont pas des polissonneries ?… Qu’est-ce alors ? Se glisser pendant la nuit hors de la maison et rester avec les pêcheurs dans le port jusques à dix heures du matin, me plonger ainsi dans une mortelle angoisse, moi qui ai déjà tant d’autres soucis !… Et ce brigand ose encore me menacer de s’enfuir !… Qu’il essaie seulement… Toi ? oui, je crois bien, tu te soucies assez peu au fond de son bonheur ou de son malheur. Je crois, ma foi, que s’il venait à mourir…