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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

MADAME BERNICK. — Oh ! quel affreux scandale ce serait ! Johann, es-tu encore là ?

LONA. — Allons, va-t-en ! Que cherches-tu dans cette chambre ? Va dans le jardin causer avec Dina.

JOHANN. — J’étais justement sur le point de…

MADAME BERNICK. — Mais…

LONA. — Écoute, Johann, as-tu regardé attentivement Dina ?

JOHANN. — Je le crois.

LONA. — Eh bien, regarde-la très attentivement. C’est la femme qu’il te faut.

MADAME BERNICK. — Lona !

JOHANN. — C’est la femme qu’il me faut ?

LONA. — Oui, regarde là-bas, te dis-je ! Allons, va !

JOHANN. — Avec plaisir.

(Il va dans le jardin.)

Scène XII

Mme  BERNICK, Mlle  LONA

MADAME BERNICK. — Lona, je suis éperdue d’effroi ; ce n’est pas sérieux ?

LONA. — C’est très sérieux. N’est-elle pas fraîche, bien portante et bien élevée ? Juste la femme qu’il faut à Johann. Une femme lui sera beaucoup plus utile qu’une vieille demi-sœur de mon genre.

MADAME BERNICK. — Dina ! Dina Dorff ! réfléchis donc !

LONA. — Je réfléchis avant tout à son bonheur. Il faut que je l’aide, car il n’entend rien à ces choses. Avec les