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THÉATRE

allés revoir toutes les anciennes rues, les anciennes places.

BERNICK. — Il y a bien des changements, n’est-ce pas ?

MADEMOISELLE LONA. — Il y a surtout les beaux travaux du consul Bernick. Nous avons aussi visité les établissements dont tu as doté la ville.

BERNICK. — Aussi !

MADEMOISELLE LONA. — «Offert par le consul Bernick» avons-nous lu à l’entrée. Tu es bien le premier citoyen de la ville.

JOHANN. — Et tu as de magnifiques navires. J’ai rencontré le capitaine du Palmier, qui est un ancien camarade de classe.

MADEMOISELLE LONA. — Tu as aussi construit une nouvelle école.

JOHANN. — D’après ce que j’apprends, c’est à toi que la ville est redevable de l’aqueduc et de l’usine à gaz.

BERNICK. — Il faut bien faire quelque chose pour la société dans laquelle on vit.

MADEMOISELLE LONA. — C’est très bien, beau-frère. Aussi est-ce une vraie joie d’entendre comment on parle de toi, je ne pense pas être vaniteuse ; cependant je ne pouvais m’empêcher de penser, pendant que nous causions avec les uns et les autres, que nous sommes de la même famille.

HILMAR. — Oh ! Oh !

MADEMOISELLE LONA. — Tu en es encore à tes : Oh ! Oh !

HILMAR. — Non, c’est : Ah ! Ah ! que je disais.

MADEMOISELLE LONA. — Du reste, ne te gêne pas, mon cher… Mais vous êtes tout à fait seuls aujourd’hui ?