HILMAR. — Tiens, tu as pleuré ! Alors tu sais aussi ?
MADAME BERNICK. — Qu’est-ce que je sais ?
HILMAR. — Que le scandale bat son plein. Oh ! oh !
BERNICK. — Que dis-tu ?
HILMAR. — Oui, les deux Américains se sont promenés dans les rues de la ville avec Dina.
MADAME BERNICK (le suivant). — Hilmar, est-ce possible ?
HILMAR. — Hélas ! oui ! C’est la pure vérité. Lona a poussé l’inconvenance jusqu’à m’apostropher. Naturellement j’ai feint de ne pas entendre.
BERNICK. — Vraisemblablement cela n’a pas passé inaperçu ?
HILMAR. — Tu peux bien penser. Les gens s’arrêtaient pour les regarder. La nouvelle de leur arrivée s’est répandue dans la ville comme une traînée de poudre. Dans toutes les maisons il y avait du monde aux fenêtres attendant que le cortège passât. Des têtes se cachaient derrière tous les rideaux. Oh ! oh ! excuse-moi, Betty, si je raconte cela. Oh ! oh ! des scènes de ce genre m’énervent à un point !… Si cela continue, je serai obligé d’entreprendre un long voyage.
MADAME BERNICK. — Tu aurais dû lui parler, lui faire des observations.
HILMAR. — En pleine rue ? Tu dois comprendre… Lui, surtout, oser se montrer publiquement !… Allons voir si la Presse n’annonce pas qu’il est arrivé sur quelque steamer à lui appartenant. Oui, excuse moi, Betty, mais…
BERNICK. — La Presse, dis-tu ? As-tu entendu faire des commentaires ?