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THÉATRE

soufflé mot à âme qui vive. Mais maintenant l’heure décisive est venue ; nous allons faire connaître nos projets et travailler de toutes nos forces à leur succès.

RORLUND. — Est-ce que vous croyez vraiment à de si grands avantages, messieurs ?

BERNICK. — Absolument. Quelle puissante impulsion cela va donner aux affaires ? Toutes les vastes forêts qui seront mises en valeur ! Toutes les mines abondantes que l’on exploitera ! Pensez combien d’industries vont naitre et grandir !

RORLUND. — Et vous ne redoutez rien de ces rapports journaliers avec un monde si corrompu ?

BERNICK. — Non ; n’ayez nul souci, monsieur le vicaire. Notre industrieuse petite ville s’inspire, Dieu merci, d’idées saines et morales, que nous avons tous contribué à faire germer, si j’ose le dire, et que nous continuerons à développer de notre mieux, chacun dans notre sphère. Vous, monsieur le vicaire, appliquez votre bienfaisante activité à l’école et à la famille. Nous autres, les hommes du travail pratique, nous servirons la société en y répandant le bien-être ; et nos femmes, — oui, approchez, mesdames — ; nos femmes, dis-je, nos femmes et nos filles, — eh bien, continuez comme par le passé vos œuvres de bienfaisance, et apportez à ceux qui vous entourent la même aide, le même secours que je trouve en ma chère Betty, et ma chère Marthe, et mon Olaf. (Il regarde autour de lui.) Où donc se cache-t-il, Olaf, aujourd’hui ?

MADAME BERNICK. — Oh ! pendant les vacances, il est impossible de le retenir à la maison.